Paul Sheldon gagnait sa vie en écrivant. Maintenant, il écrit pour rester en vie.
Paul Sheldon, romancier et créateur du personnage de Misery dont il a écrit la saga est satisfait. Il vient enfin de faire mourir son héroïne et peut passer à autre chose. Il quitte l’hôtel de montagne où il a l’habitude d’écrire et prend la route de New York. Pris dans un violent blizzard, sa voiture dérape dans la neige et tombe dans un ravin. Paul Sheldon doit son salut à Annie Wilkes, infirmière retraitée qui vit dans un chalet isolé. Annie est justement une supporter inconditionnelle de la belle Misery.
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- Notre avis sur Misery
« Misery » de Rob Reiner s’impose comme l’une des adaptations les plus réussies de l’œuvre de Stephen King, transformant un huis clos psychologique en thriller haletant d’une efficacité redoutable. Le film bénéficie d’une réception critique unanimement positive et d’un succès public durable, comme en témoignent ses excellentes notes sur les principales plateformes (7.7-7.8/10). Cette adaptation fidèle mais intelligente du roman parvient à traduire l’atmosphère oppressante du livre tout en exploitant pleinement les codes du cinéma de genre. Rob Reiner démontre sa polyvalence en délaissant temporairement la comédie pour livrer un thriller psychologique maîtrisé, porté par deux performances d’exception. Le film reste aujourd’hui une référence du genre, salué pour son approche claustrophobique et sa capacité à maintenir une tension constante sans jamais sombrer dans la complaisance gore, malgré quelques moments particulièrement éprouvants qui sont devenus cultes.
Pourquoi on l'aime
La performance légendaire de Kathy Bates constitue indéniablement le cœur du film, lui valant un Oscar mérité pour son interprétation glaçante d’Annie Wilkes, psychopathe manipulatrice oscillant entre douceur maternelle et violence explosive. James Caan livre également une prestation convaincante dans le rôle difficile de l’écrivain captif, créant une dynamique parfaite entre les deux protagonistes. La mise en scène de Rob Reiner excelle dans la construction de la tension psychologique, exploitant brillamment l’espace confiné pour créer une atmosphère suffocante. Le scénario de William Goldman adapte intelligemment le matériau source en resserrant l’intrigue autour de l’essentiel, tandis que la direction photo et la bande sonore renforcent l’aspect cauchemardesque de cette relation toxique. Le film fonctionne autant comme thriller pur que comme métaphore sur la relation complexe entre créateur et public, ajoutant une dimension méta particulièrement savoureuse.
Ce qui divise
Certains critiques reprochent au film un rythme parfois inégal, notamment dans son premier acte où l’installation de la situation peut paraître quelque peu longuette avant que la tension ne monte véritablement. La nature même du huis clos, bien qu’efficace, limite mécaniquement la variété visuelle et narrative, pouvant créer une sensation de répétition dans certains passages. Quelques moments de violence explicite, bien que justifiés dramatiquement, peuvent rebuter les spectateurs les plus sensibles et donnent parfois l’impression d’une recherche d’effet facile. La fin du film divise également, certains la trouvant un peu expédiée après une montée en tension si minutieusement orchestrée. Par ailleurs, le caractère très codifié du thriller psychologique fait que certaines situations deviennent prévisibles pour les amateurs du genre. Enfin, malgré sa qualité indéniable, le film souffre parfois de la comparaison avec le livre dont la richesse psychologique est difficile à retranscrire intégralement à l’écran.
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