Le rythme délibérément lent et contemplatif de « 2001 » constitue son principal écueil pour de nombreux spectateurs habitués aux codes narratifs plus conventionnels. Les longues séquences silencieuses, notamment les ballets spatiaux accompagnés de musique classique, peuvent éprouver la patience du public moderne. L’hermétisme volontaire du récit, particulièrement manifeste dans le final mystique et abstrait, frustre ceux qui recherchent des explications claires et une narration linéaire. Les dialogues, volontairement froids et techniques, peinent parfois à créer une connexion émotionnelle avec les personnages humains, reléguant l’humanité au second plan face aux enjeux cosmiques. Certains passages, comme la séquence centrale avec HAL 9000, bien que mémorables, s’étirent parfois au détriment du dynamisme narratif. Cette approche radicale, si elle sert le propos artistique de Kubrick, peut déconcerter et aliéner les spectateurs en quête de divertissement plus accessible.