Le rythme délibérément lent et la durée de plus de trois heures constituent les principales pierres d’achoppement pour de nombreux spectateurs. Kubrick privilégie la contemplation esthétique au détriment de la dynamique narrative, créant parfois une impression de longueur qui peut décourager les moins patients. La distance émotionnelle voulue par le réalisateur, si elle sert le propos artistique, limite l’identification aux personnages et peut laisser le public sur sa faim en termes d’engagement émotionnel. Certains reprochent également au film son détachement clinique, qui transforme parfois les personnages en pièces d’un échiquier esthétique plutôt qu’en êtres humains touchants. L’approche très cérébrale de Kubrick, malgré sa pertinence artistique, peut sembler froide et inaccessible. Enfin, la structure en deux parties distinctes crée un déséquilibre narratif qui peut perturber la cohérence dramatique de l’ensemble.