Documentaire sur L’Enfer, film inachevé de Henri-Georges Clouzot, il alterne des scènes de ce film et des séquences expérimentales d’effets artistiques extraits des rushes avec des interviews de personnes ayant participé au tournage. Les bandes-son étant perdues, deux acteurs reconstituent certains dialogues entre Odette et Marcel. Paul achète l’Hôtel du Lac, épouse la ravissante Nelly et, bientôt à la tête d’une petite famille et d’une affaire prospère, donne tous les signes de la réussite. Pourtant, quelque chose ne va pas. Une étrange nervosité s’empare de Paul. Il dort mal. Il se sent oppressé et se met à surveiller attentivement le comportement de sa femme. N’est-elle pas trop jolie ? N’aime-t-elle pas trop plaire ? Et pourquoi toutes ces jolies robes ? Pour qui ? Bientôt, Paul, férocement jaloux, surprend Nelly et l’un de ses clients, Martineau, sur une île. Il fait à son épouse une première scène tonitruante. Au fil des mois, il perd pied et sombre dans la folie…
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- Notre avis sur L’Enfer
« L’Enfer » de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea constitue un fascinant documentaire archéologique qui exhume l’un des projets les plus mythiques du cinéma français. En reconstituant le film inachevé d’Henri-Georges Clouzot à partir des rushes retrouvés, les réalisateurs offrent une expérience cinématographique unique, à mi-chemin entre le documentaire de création et la reconstitution historique. Le film bénéficie d’une réception critique très favorable, saluée pour son approche respectueuse du matériau original tout en proposant une réflexion profonde sur l’acte créateur et l’obsession artistique. Les notes du public, oscillant entre 7,2 et 7,4 sur les principales plateformes, témoignent d’un accueil chaleureux auprès des cinéphiles. Ce documentaire réussit le pari audacieux de faire revivre un chef-d’œuvre fantôme, offrant aux spectateurs l’opportunité rare de découvrir la vision expérimentale et avant-gardiste de Clouzot dans toute sa splendeur intemporelle.
Pourquoi on l'aime
Les spectateurs et critiques saluent unanimement la beauté visuelle stupéfiante des séquences expérimentales de Clouzot, véritables laboratoires d’effets spéciaux artisanaux d’une modernité saisissante. Le travail de montage et de reconstitution des réalisateurs est particulièrement apprécié, parvenant à donner une cohérence narrative aux fragments épars tout en préservant l’esprit créatif original. Les interviews des participants au tournage apportent une dimension humaine et historique précieuse, révélant les coulisses d’un tournage légendaire. La performance de Romy Schneider, visible dans les rushes, fascine par son intensité dramatique et sa beauté captivante. L’aspect documentaire permet de comprendre les innovations techniques révolutionnaires imaginées par Clouzot, faisant de ce film un témoignage exceptionnel sur l’histoire du cinéma français. La bande sonore reconstituée et l’habillage musical contemporain servent admirablement cette résurrection cinématographique, créant une atmosphère envoûtante qui transcende les décennies.
Ce qui divise
Certains spectateurs regrettent le caractère forcément fragmentaire de l’expérience, frustrant pour ceux qui auraient souhaité découvrir une version plus complète du récit original. La nature documentaire peut décevoir les amateurs du cinéma de Clouzot espérant retrouver l’intensité narrative de ses œuvres achevées comme « Le Salaire de la peur » ou « Les Diaboliques ». Les passages d’interviews, bien qu’informatifs, ralentissent parfois le rythme et interrompent l’immersion dans l’univers visuel hypnotique des séquences expérimentales. Quelques critiques pointent une certaine longueur dans le développement, estimant que le matériau disponible ne justifie pas entièrement la durée du documentaire. L’absence des bandes sonores originales, compensée par une reconstitution, peut créer un sentiment d’artificialité pour les puristes. Enfin, le film s’adresse principalement à un public de cinéphiles avertis, pouvant laisser de côté les spectateurs moins familiers avec l’œuvre de Clouzot ou l’histoire du cinéma français des années soixante.
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Bande annonce